Algérie: Bilan macabre des accidents de la route en 2011
Sécurité routière en Algérie - Pour la même période de 2010, les services compétents ont enregistré 2 525 morts et 29 059 blessés. Au cours de l'année 2009, les sinistres routiers ont engendré 4 300 morts et près de 60 000 blessés. En 2008, les statistiques mentionnent plus de 4 151 morts, autant que l'année précédente. Au cours des cinq dernières années, plus de 22 500 personnes ont été ainsi «assassinées» sur les routes du pays. Des centaines de milliers d'handicapés et d'estropiés s'ajoutent à la liste des dégâts. Cela équivaut au bilan d'une guerre ou celui d'un violent séisme. Cette funeste comptabilité place l'Algérie à la troisième position mondiale en la matière, juste derrière les Etats-Unis et l'Italie. Le fléau des accidents de circulation constitue la première cause de la mortalité dans le pays.
La mauvaise conduite fait plus de victimes que le sida ou le cancer. Les mesures prises par les pouvoirs publics pour limiter l'ampleur de la catastrophe semblent inopérantes.
Le contrôle technique des véhicules, les mesures répressives relatives au retrait du permis de conduire, l'amélioration de la formation dispensée par les auto-écoles et les fortes amendes n'ont visiblement pas réduit le nombre de chauffards.
On doit souligner, cependant, que l'application de ces décisions a été caractérisée par un manque flagrant de rigueur et de fermeté. Beaucoup de contrevenants usent ouvertement de leur influence et de leurs relations dans l'administration compétente pour se soustraire aux sanctions. Le phénomène ne connaît aucun répit.
Toujours plus de victimes et plus d'accidents. L'hécatombe est due en majorité au non-respect du code de la route, à la vitesse excessive, à des dépassements dangereux, à l'usage du téléphone au volant ou à la conduite en état d'ivresse.
La défaillance humaine constitue le principal facteur des accidents. Malgré toutes les campagnes de sensibilisation menées par le mouvement associatif, les médias lourds et la presse, le danger demeure entier.
Pis, on assiste à une aggravation de la situation en suivant quasiment la courbe ascendante du parc automobile national qui se situe aujourd'hui entre 6 et 7 millions de véhicules.
Les autorités sont interpellées pour réagir énergiquement afin de protéger les usagers et préserver les intérêts des professionnels du transport. Certaines voix suggèrent la limitation de la vitesse sur les autoroutes à 80 km/h.
D'autres évoquent la nécessité d'instaurer des peines de prison à l'encontre des chauffards récidivistes. On en a aussi assez parlé du «permis à points».
L'Algérie s'apprête, en effet, à adopter ce système utilisé en Europe. Ce nouveau permis entrera en vigueur dans un an, selon le décret publié au dernier Journal officiel qui en détaille les modalités d'application. Une mesure de plus qui ne garantit rien a priori. Tout dépendra de l'application qui en sera faite.
Encore une fois, le facteur humain est déterminant. Les brigades chargées du contrôle et de la régulation de la circulation doivent prendre sérieusement conscience de la gravité de la situation.
Il n'est plus permis de «pardonner» aux parents, aux amis et aux collègues. Cette complaisance-là est meurtrière. Tout le monde doit bien comprendre ça. Sinon rien n'arrêtera cette spirale infernale.
Kamal Amghar. La Tribune/14/12/2011.
Sécurité routière en Algérie - Pour la même période de 2010, les services compétents ont enregistré 2 525 morts et 29 059 blessés. Au cours de l'année 2009, les sinistres routiers ont engendré 4 300 morts et près de 60 000 blessés. En 2008, les statistiques mentionnent plus de 4 151 morts, autant que l'année précédente. Au cours des cinq dernières années, plus de 22 500 personnes ont été ainsi «assassinées» sur les routes du pays. Des centaines de milliers d'handicapés et d'estropiés s'ajoutent à la liste des dégâts. Cela équivaut au bilan d'une guerre ou celui d'un violent séisme. Cette funeste comptabilité place l'Algérie à la troisième position mondiale en la matière, juste derrière les Etats-Unis et l'Italie. Le fléau des accidents de circulation constitue la première cause de la mortalité dans le pays.
La mauvaise conduite fait plus de victimes que le sida ou le cancer. Les mesures prises par les pouvoirs publics pour limiter l'ampleur de la catastrophe semblent inopérantes.
Le contrôle technique des véhicules, les mesures répressives relatives au retrait du permis de conduire, l'amélioration de la formation dispensée par les auto-écoles et les fortes amendes n'ont visiblement pas réduit le nombre de chauffards.
On doit souligner, cependant, que l'application de ces décisions a été caractérisée par un manque flagrant de rigueur et de fermeté. Beaucoup de contrevenants usent ouvertement de leur influence et de leurs relations dans l'administration compétente pour se soustraire aux sanctions. Le phénomène ne connaît aucun répit.
Toujours plus de victimes et plus d'accidents. L'hécatombe est due en majorité au non-respect du code de la route, à la vitesse excessive, à des dépassements dangereux, à l'usage du téléphone au volant ou à la conduite en état d'ivresse.
La défaillance humaine constitue le principal facteur des accidents. Malgré toutes les campagnes de sensibilisation menées par le mouvement associatif, les médias lourds et la presse, le danger demeure entier.
Pis, on assiste à une aggravation de la situation en suivant quasiment la courbe ascendante du parc automobile national qui se situe aujourd'hui entre 6 et 7 millions de véhicules.
Les autorités sont interpellées pour réagir énergiquement afin de protéger les usagers et préserver les intérêts des professionnels du transport. Certaines voix suggèrent la limitation de la vitesse sur les autoroutes à 80 km/h.
D'autres évoquent la nécessité d'instaurer des peines de prison à l'encontre des chauffards récidivistes. On en a aussi assez parlé du «permis à points».
L'Algérie s'apprête, en effet, à adopter ce système utilisé en Europe. Ce nouveau permis entrera en vigueur dans un an, selon le décret publié au dernier Journal officiel qui en détaille les modalités d'application. Une mesure de plus qui ne garantit rien a priori. Tout dépendra de l'application qui en sera faite.
Encore une fois, le facteur humain est déterminant. Les brigades chargées du contrôle et de la régulation de la circulation doivent prendre sérieusement conscience de la gravité de la situation.
Il n'est plus permis de «pardonner» aux parents, aux amis et aux collègues. Cette complaisance-là est meurtrière. Tout le monde doit bien comprendre ça. Sinon rien n'arrêtera cette spirale infernale.
Kamal Amghar. La Tribune/14/12/2011.