C'était l'automne. Le vent et la pluie étaient au rendez-vous. Bientôt la neige recouvrirait le djebel de son burnous blanc. Le temps de l'abondance était loin et le chacal songeait avec regret aux figues sucrées jonchant le sol, en fin d'été.
-Triste saison... dit-i1 au hérisson qui cheminait à son côté.
-C'est ainsi chaque année, répondit l'autre, résigné.
Tous deux étaient en quête de nourriture. Ils marchèrent toute la matinée sans rien trouver. Vers midi, ils traversèrent un verger. Ils cherchèrent parmi les feuilles jonchant le sol et trouvèrent une pomme flétrie.
-Partageons-la, proposa le hérisson.
-Pas question! C'est le plus âgé qui la mangera! Rétorqua le chacal.
-Comme tu voudras. Tu es né quand ?
-Il y a fort longtemps. ..
-Mais encore ?
-C’était ce jour là quand les sauterelles se sont abattues par millions sur le bled, déclara le chacal.
-Et comment le sais-tu ? demanda le hérisson.
-C’est ma mère qui me l’a raconté. Le nuage de sauterelles était si grand et si épais qu’il cachait le soleil.
-J’avais déjà dix ans à cette époque et j’ai aidé mon père à remplir des sacs de sauterelles. Ma mère les faisait griller pour les manger. Il y en avait tant que nous en avons vendu au souk, raconta le hérisson en mordant dans la pomme... CONTE DU MAGHREB
Aline est une jolie goutte de pluie qui vit dans son nuage blanc, entourée de sa famille et de ses amis.
Un jour de novembre, son nuage devient tout noir. Aline s'inquiète mais sa grand mère la rassure en lui disant : «tu verras c'est super! » Et le nuage noir se brise en mille morceaux, libérant Aline et sa famille. Aline dit « aaaaakkkkhhhh… » et elle tombe, elle tombe. Aline est terrifiée, elle voit se rapprocher une énorme plaque noire. Elle pense mourir. Mais non au contraire, elle rebondit et rit !
-«C'est le toit d'un immeuble !» lui crie sa grand-mère.
Et Aline commence à glisser le long de l'immeuble, et découvre un autre monde; celui du jeu.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Un jour, il y a très longtemps, les oiseaux et les autres animaux déclarèrent la guerre. La chauve-souris était fort ennuyée pourvue d'ailes mais aussi de dents (les oiseaux n'ont pas de dents), elle se demandait dans quel camp elle allait se ranger.
Évaluant les forces respectives, elle arriva à la conclusion que les oiseaux étaient les plus forts, et alla présenter ses services à l'aigle, le chef.
Dissimulant les dents et déployant les ailes, elle livra la première bataille. Malheureusement pour l'hybride, les oiseaux subirent une défaite inattendue. La chauve-souris se résolut à trahir et à passer à l'armée victorieuse.
Cachant les ailes et découvrant les dents, elle aborda le lion en ces termes : "Majesté, les volatiles m'avaient enrôlée de force dans leur armée, alors que je suis un mammifère comme vous !"
Le roi des animaux l'accepta et elle livra à ses côtés le combat suivant. Mais cette fois, les oiseaux prirent leur revanche et remportèrent la victoire. La chauve-souris décida aussitôt de regagner le camp de ces nouveaux triomphateurs.
Cette fois, elle fût accueillie par des coups de becs et des insultes, et
s'enfuit honteusement.
Retournant chez les animaux, elle fut chassée de la même manière.
C'est depuis ce jour-là qu'elle a peur de se montrer. Vous comprenez à présent pourquoi cette renégate n'ose plus sortir que la nuit.
Voila un autre conte maghrébin , enfin je pense que l'auteur est maghrébin :
Il était une fois, une île ou tous les différents sentiments vivaient :le Bonheur, la Tristesse, le Savoir, ainsi que tous les autres, y compris l'amour .
Un jour on annonça aux sentiments que l’île allait couler. Ils préparèrent donc tous leurs bateaux et partirent, l'amour resta.
L'amour voulait rester jusqu'au dernier moment. Quand l'ile fut sur le point de sombrer, l'Amour décida d'appeler à l'aide.
La Richesse passait à côté de l'Amour dans un luxueux bateau. L'amour lui dit: "Richesse, peux-tu m'emmener?"
"Non car il y a beaucoup d'argent et d'or sur mon bateau. Je n'ai pas de place pour toi."
L'amour décida alors de demander à l'orgueil, qui passait aussi dans un magnifique vaisseau,
"Orgueil, aide-moi je t'en prie !"
"Je ne puis t'aider, Amour. Tu es tout mouillé et tu pourrais endommager mon bateau."
La Tristesse étant à côté, l'Amour lui demanda:
"Tristesse, laisse-moi venir avec toi."
"Oh... Amour, je suis tellement triste que j'ai besoin d'être seule !"
Le Bonheur passa aussi à côté de l'amour, mais il était si heureux qu'il n'entendît même pas l'Amour l'appeler !
Soudain, une voix dit : "Viens Amour, je te prends avec moi."
C'était un vieillard qui avait parlé. L'amour se sentit si reconnaissant et plein de joie qu'il en oublia de demander son nom au vieillard.
Lorsqu'ils arrivèrent sur la terre ferme, le vieillard s'en alla. L’amour réalisa combien il lui devait et demanda au Savoir "Qui m'a aidé ?"
"C'était le Temps" répondit le Savoir.
"Le Temps ?" s'interrogea l'Amour. "Mais pourquoi le Temps m'a-t-il aidé ?"
Conte d'Andersen
La Princesse au petit pois
Il était une fois un prince qui voulait épouser une princesse, mais une vraie princesse. Il fit le tour de la terre pour en trouver une mais il y avait toujours quelque chose qui clochait ; des princesses, il n'en manquait pas, mais étaient-elles de vraies princesses ? C'était difficile à apprécier, toujours une chose ou l'autre ne lui semblait pas parfaite. Il rentra chez lui tout triste, il aurait tant voulu avoir une véritable princesse. Un soir par un temps affreux, éclairs et tonnerre, cascades de pluie que c'en était effrayant, on frappa à la porte de la ville et le vieux roi lui-même alla ouvrir. C'était une princesse qui était là, dehors. Mais grands dieux ! de quoi avait-elle l'air dans cette pluie, par ce temps ! L'eau coulait de ses cheveux et de ses vêtements, entrait par la pointe de ses chaussures et ressortait par le talon ... et elle prétendait être une véritable princesse ! - Nous allons bien voir çà, pensait la vieille reine, mais elle ne dit rien.
Elle alla dans la chambre à coucher, retira toute la literie et mit un petit pois au fond du lit ; elle prit ensuite vingt martelas qu'elle empila sur le petit pois et, par-dessus, elle mit encore vingt édredons en plumes d'eider. C'est là-dessus que la princesse devait coucher cette nuit-là.
Au matin, on lui demanda comment elle avait dormi. - Affreusement mal, répondit-elle, je n'ai presque pas fermé l'œil de la nuit. Dieu sait ce qu'il y avait dans ce lit. J'étais couché sur quelque chose de si dur que j'en ai des bleus et des noirs sur tout le corps ! C'est terrible !
Alors ils reconnurent que c'était une vraie princesse puisque, à travers les vingt matelas et les vingt édredons en plumes d'eider, elle avait senti le petit pois. Une peau aussi sensible ne pouvait être que celle d'une authentique princesse.
Le prince la prit donc pour femme, sûr maintenant d'avoir une vraie princesse et le petit pois fut exposé dans le cabinet des trésors d'art, où on peut encore le voir si personne ne l'a emporté.
Le petit poucet est un enfant très malin. Il transporte toujours des cailloux dans sa poche.
Un jour, il va se promener dans la forêt et, comme d’habitude, il sème les cailloux derrière lui, mais il se perd au milieu des bois. Alors, il suit les cailloux qu’il a laissés tomber derrière lui. Ainsi, il finit par trouver facilement le chemin qui mène à la maison.
Il était une fois, un petit lion qui vivait avec ses parents, et ses frères dans une forêt. P’ti-lion n’était pas comme les autres : il n’aimait pas courir, ni sauter, ni chahuter avec ses frères. Il aimait rester tranquille dans un coin à regarder et à écouter.
Un jour qu’il semblait triste, sa maman lui dit :
« Qu’as-tu donc ? Es-tu malade ? Que veux –tu ?
- Je veux un livre, répondit P’ti-lion.
-Un livre ! et pourquoi ?
- Je veux lire…
-Quelle idée ! Mais où trouver un livre ? Et quel livre ? Répliqua la maman.
- Mais que fais-tu d’un livre ! s’écria le papa, ici on apprend à chasser et non à lire !
Mais P’ti-lion ne se décourageait pas. Chaque fois qu’il était triste, et qu’on lui demandait ce qu’il manquait pour être heureux, il répondait toujours : « je veux un livre. »
Adapté de J.-P. Corderoch, Petites histoires pour faire de beaux rêves, Ed. Lito. 1991