Mazouna (français langue étrangère)


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L’écriture phonétique des SMS et des chats : La langue perd ses lettres :

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sellami kamel

sellami kamel

Bjr pour bonjour. Koi pour quoi ou encore G pour j’ai et la plus drôle est incontestablement 2M1 pour le mot demain. Cette façon d’écrire phonétiquement est le langage utilisé par les adolescents et les jeunes pour communiquer entre eux via les réseaux sociaux ou tout simplement via leur téléphone portable pour envoyer des SMS.

Leur devise : «Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple.» Cette écriture «texto» et de SMS, qui fait fi des règles grammaticales et de l’orthographe de la langue de Voltaire, privilégie le contenant sur le contenu. En d’autres termes, qu’importe la langue pourvu qu’on ait la compréhension, sommes-nous tentés d’écrire pour parodier la maxime : «Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse».

L’Internet en général et les réseaux sociaux en particulier font désormais partie de ma vie quotidienne, alors que le téléphone portable est devenu le prolongement naturel de ma main. Je peux envoyer des messages en cinq secondes chrono et sans même regarder les touches. Facebook me permet de rester en contact avec mes amis et mes camarades de classe même après les horaires de l’école. Je peux aussi partager avec mes amis des photos, des vidéos et les commenter aussi», nous a déclaré Mehdi, lycéen, habitant la commune de Aïn Naâdja.Du haut de ses 15 ans, Mahdi nous a lancé, non sans fierté, que «l’Internet n’a plus aucun secret pour moi». Une façon de dire : «Je peux craquer n’importe quel compte.»Une déclaration qui comporte plus de vanité qu’autre chose, vous l’aurez bien compris.

Une langue hybride

Interrogé sur la façon d’écrire ses messages, ce lycéen nous a répondu sans ambages : «Comme tout le monde. J’écris comme je parle. Je ne me prends pas la tête. Le plus important est que mes amis comprennent le message. Le reste n’est que futilité.» Drôle de manière de considérer une langue, quelle qu’elle soit. «Mes messages sont écrits dans deux langues. Je mélange et c’est le cas de tous les ‘‘facebookeurs’’, entre la langue arabe et la langue française. Lorsque je ne trouve pas un mot en français, j’écris tout simplement sa signification en arabe mais avec des lettres françaises.»

Pour être encore plus explicite, cet «ado» nous a même donné des exemples : «Supposons que je ne connaisse pas le verbe envoyer, alors dans ce cas je l’écris en arabe. Cela va donner Abatli. De cette façon le problème est réglé. Ne nous attardons pas sur les détails.»
Déstructurer une langue et travestir ses règles, aussi élémentaires soient elles, est devenu par les temps qui courent un détail. Le détail qui tue. Pour écrire ses messages, option chat ou SMS, Khaled, internaute-ado de 13 ans, ne va pas par trente-six mille chemins.
«C’est simple. Nous écrivons les mots comme nous les prononçons. Sur facebook, il n’y a pas de professeur pour corriger», a-t-il signalé sur une note d’humour.

Egale à Mahdi et Khaled, Meriem, âgée de 16 ans et habitant la commune de Bordj El Kiffan, parle et écrit le même… langage. «J’écris comme tout le monde. Si je commence à m’appliquer pour éviter les erreurs, les autres trouveront cela ringard et je vais être accusée de : ‘‘Elle se la joue’’. Je préfère ne pas nager contre le courant, car cela ne rime à rien. Sur Facebook, nous sommes tous égaux.»
L’écriture phonétique s’est érigée en règle immuable, semble-t-il. Sans se soucier des terminaisons et des accords des verbes ni en genre ni en nombre, encore moins de l’orthographe des mots, les jeunes ont «développé» une «langue» hybride. Les jeunes, que ce soit pour chatter ou envoyer un SMS, ont inventé, de toutes pièces, une «langue».

Une langue qu’ils ont «adaptée» à leur besoin de communiquer vite et efficacement. Réfutant la terminologie «déformation linguistique», M. Dourari, professeur en sciences du langage, préfère parler plutôt d’un «nouveau langage», dont les règles ne sont pas trop loin de celles de la langue française. «Nous ne pouvons pas parler d’une déformation linguistique.
C’est une autre façon d’écrire, car la technologie tend à tout simplifier.» «L’orthographe de la langue française est compliquée. Les jeunes ont changé les formes orthographiques pour faire des économies de temps et d’écriture. Ils écrivent avec un minimum de lettres pour un maximum de sens». Pour Khaoula Taleb El Ibrahimi, linguiste, ce nouveau langage est une «adaptation des normes d’écriture aux nouveaux supports technologiques».

Tout en reconnaissant qu’écrire une langue dans les caractères d’une autre n’est pas une nouveauté en soi, cette linguiste estime que «ce sont les procédés d’écriture qui sont intéressants à observer : mettre des chiffres, rendre le mot phonétiquement, etc.
On ne peut pas dire que c’est une nouvelle langue mais ce sont des phénomènes normaux» dans la vie d’une société qui est toujours à la recherche de l’optimisation de la communication et des échanges. En outre, ce n’est pas spécifique aux jeunes Algériens. «Cette façon d’écrire peut être expliquée aussi, a noté le professeur Dourari, par le fait que, d’une part, la nouvelle génération n’est pas conservatrice. Elle n’accorde pas une grande importance aux règles orthographiques, et d’autre part l’écran et les touches du téléphone portable sont petits. Il s’agit là d’une contrainte technique.»

Ami réel contre ami virtuel

Allons dans le même sillage, Khaled, âgé de 13 ans, collégien au CEM Ahmed Abtout, situé dans la commune d’El Biar, nous a affirmé que «l’Internet est un moyen de communication indispensable. C’est une source de savoir et de connaissances intarissable, mais pas seulement. C’est aussi un lieu de rencontres et d’échanges d’idées. Plusieurs fois j’ai commenté des photos traitant des problèmes de société, telles la drogue ou la cigarette.Alors, avec mes amis réels et virtuels ont fait circuler ces photos et ces messages pour sensibiliser les autres internautes sur leurs dangers sur la santé.»

Même s’il reste conscient sur les dangers éventuels de l’utilisation abusive et non filtrée de l’Internet, surtout les réseaux sociaux, «lieu» de rencontre par excellence des temps modernes, ce collégien a affirmé : «En plus de mes amis et mes camarades en chair et en os, j’ai plusieurs amis virtuels. Des amis dont j’ai accepté l’invitation d’amitié, avec qui je partage mes passions, notamment les jeux vidéo. Cependant, je reste très prudent dans les choix des invitations d’amitié, car ma mère m’a mis en garde contre les dérives et la perversion de certaines personnes. Elle m’a demandé de ne jamais donner mon nom de famille, encore moins mon adresse ou mon numéro de téléphone. Et si j’estime que la personne est louche, je bloque l’accès.» «L’internet est une arme à double tranchant. Il faut savoir prendre le bon et laisser le mauvais», me dit-elle toujours.

Autres temps, autres modes

Si l’Internet et les réseaux sociaux sont pour certains un «lieu» de rencontre pour les amis, pour d’autres c’est aussi celui de la frime. «Mes copines postent leurs photos de vacances à Paris ou à Barcelone». C’est aussi une occasion de montrer et de se montrer. De montrer son mode de vie et son appartenance sociale par le biais des photos de leur maison et leurs fringues à la mode. Des vêtements que nous ne pouvons pas mettre pour aller à l’école. A chaque fois nous devons «liker» et commenter bien sûr la photo par une phrase sympathique, au risque d’être taxée de jalouse, c’est par ces phrases, en apparence simples mais lourdes de sens, que Meriem, une lycéenne de 16 ans, a répondu à notre question : que représente pour toi facebook ? Dans un autre temps, que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, comme chantait Charles Aznavour, cette fonction d’échanger des photos et des phrases «sympas» était remplie par un «cahier de souvenirs», qui s’échangeait de main en main par les élèves.

Une façon agréable et délicieuse d’exprimer la considération et l’estime que nous portons à nos amis. Interrogé sur ce sujet, Belkacem Moustfaoui, professeur à l’Ecole nationale supérieure de journalisme, a d’emblée défini trois caractéristiques de l’utilisation de l’Internet en général, et de facebook en particulier. «Tout d’abord, je tiens à signaler que le développement et les innovations de l’Internet sont en retard en Algérie comparativement à nos deux voisins, la Tunisie et le Maroc. Chez nous, nous pouvons dire qu’il s’agit plutôt d’un phénomène récent, dont l’accessibilité est réduite. Les cybercafés restent le vecteur qui a ouvert la voie aux jeunes. Nous avons vécu une ‘‘mini-révolution’’».

Selon ce praticien de la communication, les trois usages de l’Internet sont : «Les ludiques, soit les jeux (consommation des fictions), le copier-coller. Les élèves et mêmes les étudiants utilisent l’Internet (les moteurs de recherche) pour effectuer leurs travaux de recherche et leurs devoirs scolaires, et en dernier la navigation sur les réseaux sociaux (amis virtuels).» Dans cette analyse, M. Moustfaoui a reconnu que l’engouement enregistré ces dernières années sur l’apprentissage des langues, notamment l’anglais, le français et le chinois, trouve, en partie, son explication dans l’utilisation des réseaux sociaux, le facebook, entre autres.

Par ailleurs, l’avènement de la 3G en Algérie a aussi permis, en plus d’augmenter le nombre des utilisateurs de l’Internet en Algérie, de diversifier les moyens de communication utilisés. De ce fait, les adolescents et les jeunes, notamment, peuvent rester «connectés» même en dehors de la maison. Pour cela, il suffit simplement de posséder un téléphone portable compatible avec cette technologie qui est la
3G. L’Internet et plus précisément le facebook sont devenus une sorte d’échappatoire. Echapper à une société trop exigeante à leurs yeux. Une agora des temps modernes. Une placette publique virtuelle où les adolescents, les jeunes et même parfois les moins jeunes se rencontrent sans se voir et se parlent sans s’entendre.
Malika Belgacem

El Watan du 10/4/2014

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